2%, c’est ce que représente la demande d’électricité des data centers, des cryptomonnaies et de l’intelligence artificielle par rapport à la demande mondiale d’électricité.
Et ce n’est pas près de s’arrêter ! Un récent rapport de l’IEA (L’agence internationale de l’énergie) pointe du doigt la consommation électrique astronomique des acteurs de ces différents secteurs.
Faisons un état des lieux de ce nouvel enjeu énergétique dans ce nouvel article pour The Macronomist. Nous verrons ensuite les recommandations de Goldman Sachs à ce sujet.
En 2022, les data centers, l’intelligence artificielle et la cryptomonnaie ont consommé quelque 400 TWh d’électricité, et cette consommation devrait continuer d’augmenter à un rythme soutenu dans les prochaines années.
Cela représente entre 1 et 2% de la consommation mondiale d’électricité, contre 0,5% en 2000.
Toujours selon l’IAE, entre 2015 et 2022, le nombre d’internautes a augmenté de 78%, le trafic internet mondial de 600%, la charge de travail des data centers de 340%. Pour autant, l’énergie consommée par les data centers n’a augmenté que de 20 à 70%.
Une utilisation de l’énergie particulièrement efficace donc, si nous prenons en compte l’expansion d’internet et de ces technologies durant cette période.
Cette efficacité vient d’une plus grande économie sur les calculs ; pendant des décennies, l’énergie nécessaire pour effectuer la même quantité de calcul a diminué de moitié tous les deux ans et demi, selon une loi nommée la loi de Koomey.
💡 La loi de Koomey est une règle empirique qui stipule que l'efficacité énergétique des ordinateurs double tous les 1.5 à 2 ans.
Mais, ces économies d’énergie se sont déportées sur une autre ressource toute aussi importante : l’eau.
Les data centers ont besoin d’énergie pour faire tourner les serveurs d’une part, mais également d’eau pour refroidir. C’est même peut-être la raison principale de leur impact sur le climat.
Au fur et à mesure que ce secteur s’est industrialisé, ces installations ont eu besoin d’une climatisation de puissance industrielle pour refroidir les serveurs. Ces systèmes nécessitent une importante quantité d’eau pour refroidir l’air qui ,n à son tour, refroidit les serveurs, et c’est encore pire dans les régions comme Singapour qui font face à des températures élevées.
Et l’IA, qui demande de réaliser des calculs importants et qui a donc besoin de puces puissantes, les fait chauffer encore davantage. Le fait est que lorsque vous regroupez davantage de transistors dans une zone plus petite, vous déplacez des électrons plus rapidement, et vous générez donc plus de chaleur.
Ainsi, lorsqu’un rack de serveur “classique” peut fonctionner avec 7 kW d’électricité, les racks spécialisés dans l’intelligence artificielle peuvent monter entre 30 et 100 kW. Les IA demandent une puissance de calcul beaucoup plus importante que celle utilisée pour stocker des photos et gérer des sites web.
Un autre chiffre intéressant est qu’une requête sur ChatGPT consomme 10 fois plus d’énergie qu’une simple recherche Google.
En 2022, Google et Microsoft ont consommé près de 30 milliards de litres d’eau, soit la consommation d’environ 700 000 personnes dans un pays développé.
Une chance tout de même : les géants technologiques se soucient de cette problématique, et investissent massivement dans l’énergie renouvelable (où du moins, paraître inquiets correspond à leurs intérêts financiers à long terme).
Le grand problème des énergies renouvelables, c’est qu’elles sont intermittentes ; difficile de créer de l’énergie solaire la nuit, difficile de créer de l’énergie éolienne quand il n’y a pas de vent.
Cet état de fait se marie très mal avec les besoins des data centers, qui doivent fonctionner 24h/24, 7j/7.
Le but est d’alors d’utiliser un mix, et les entreprises technologiques investissent tout de même massivement dans ces énergies renouvelables, de plusieurs façons.
D’une part, elles achètent massivement de l’énergie verte par le biais de contrats d’achat d’électricité (PPA, power purchase agreement). Concrètement, il s’agit de contrats à long terme entre un acheteur (disons Microsoft, qui a besoin d’énergie pour ses data centers) et un producteur d’électricité (un exploitant de parc solaire ou éolien). Selon Bloomberg NEF et The Economist, l’industrie des data centers aurait ajouté 74 gigawatts de capacité de cette manière.
Google a de son côté toujours investi massivement dans les énergies renouvelables. Vous pouvez trouver tous leurs projets sur ce lien.
Pour compléter ces énergies renouvelables, vous pouvez utiliser… Du nucléaire ? Oh, vous savez que je suis très pro nucléaire n’est-ce pas ? :).
À ce sujet, Sam Altman (PDG d’OpenAI) avait exprimé lors du forum de davos, qu’à l’avenir, l’IA consommerait tellement d’électricité qu’il faudrait une percée énergétique (comme la fusion nucléaire), pour l’alimenter.
En 2023, Microsoft a signé un ppa pour acheter de l’énergie à Hélion Energy, une start-up spécialisée dans la fusion, d’ici 2028.
Dernière possibilité de mix énergétique, la géothermie. Google investi dans ce secteur à plusieurs reprises, dont en 2023.
Vous avez deux façons de gérer le côté écologique dans notre cas. La première est de trouver des façons plus propres de faire de l’énergie. La seconde est tout simplement de baisser votre consommation d’énergie.