La transition énergétique façonnera cette décennie
Et elle façonnera également la géopolitique
Cela faisait un moment que nous n’avions pas parlé de géopolitique, nous y voilà. Avec du recul, la décennie 2020 était vouée à être marquée par des changements géopolitiques, et l’année 2024 est d’autant plus importante car 45% de la population mondiale devra aller aux urnes, pour des élections législatives ou présidentielles. Jamais la démocratie n’aura été autant testée.
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Alors, qu’on soit clair, c’est facile de le dire après que cela s’est passé. Néanmoins, il était prévisible que le monde allait changer drastiquement, en prenant en compte la montée en puissance de la Chine et surtout, la baisse de croissance du bloc occidental.
Par exemple, la part de l’occident dans le PIB mondial est tombée en dessous de 40%, et la courbe ne devrait pas s’inverser au vu des projections du fonds monétaire international pour les prochaines années.
La Chine veut désormais avoir un pouvoir de décision sur l’économie mondiale. À mon sens, les USA resteront une partie très importante de l’économie, mais il n’y aura plus d’économie unipolaire comme nous l’avons connu durant la dernière décennie ; de sérieux concurrents entrent en piste, et veulent faire bouger les choses.
Les principaux alliés des USA, le Japon et l’Europe, connaissent eux aussi un déclin économique relatif.
Le début d’année des Etats-Unis a été marqué par un changement dans la politique internationale, la relocalisation a été un des sujets centraux. Nous pouvons voir ci-dessous le graphique hallucinant de dépense dans la construction dans la manufacture aux USA :
Le fait que les USA aient définitivement quitté l’Afghanitstan pour faire pivoter des ressources vers l’Asie est également un tournant important.
Pour revenir sur ce qui s’est fait entre l’Asie et les USA, voici les principaux points qui indiquent que des ressources sont allouées de la part des USA vers ce continent :
Avant de passer à la suite : nous avions déjà discuté de l’Inflation Reduction Act (IRA) dans un article, mais je rappelle rapidement ; l’IRA est une loi américaine visant à freiner l’inflation en réduisant le déficit (rire), en abaissant le prix des médicaments et en investissant dans la production d’énergie locale, en se concentrant sur les énergies renouvelables.
Dans le cadre de l’IRA, il y a eu un crédit d’impôt pour la production de batteries et des subventions pour acheter des véhicules américains assemblés aux USA ; le but étant de stimuler la croissance et de renforcer le secteur manufacturier national.
Pour faire des batteries, et des matériaux liés à l’électricité de manière générale, vous aurez besoin de métaux. Dans ce cadre, les USA ont signé un accord avec le Japon, permettant aux métaux provenant ou transformés au Japon de bénéficier des subventions liées à l’IRA.
Ce n’est pas le seul pays à bénéficier d’une telle démarche, l’Australie, qui est aussi riche en ressource, a signé une convention similaire, et l’Indonésie est en discussion pour obtenir un accord semblable.
Les USA cherchent à obtenir une chaîne d’approvisionnement résiliente, entre eux et leurs alliées d’Asie Pacifique. Ces alliées disposent de ressources indispensables à la transition écologique, se voulant “tout électrique”.