Les pionniers de l'économie : Adam Smith
Main invisible, libre marché et division du travail
C’est une demande que j’ai eu pas mal de fois : nous y voilà. Pendant les prochaines semaines, nous discuterons durant une série de plusieurs articles (en fonction d’à quel point cela vous plaît) des personnages qui ont façonné le paysage économique.
C’est un premier essai, l’article est plus long que d’habitude et contient beaucoup de citations. J’insiste pour ce volet ; n’hésitez pas à m’en faire un retour sur le Discord !
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Avant toute chose, j’aimerais vous partager cette “carte” des courants économiques, trouvée sur “Le Monde Diplomatique”.
Elle contient trois niveaux de lecture :
Du centre vers les extrémités : ordre chronologique
Les couleurs : orthodoxes, hétérodoxes et classiques.
L’arc de cercle : plus on est à gauche, plus on est critique envers le capitalisme, plus on est à droite plus on est en faveur du capitalisme.
Cette carte servira de boussole pour notre série d’article. Ne vous en faites pas, je la republierais en haut de chaque article.
Donc pour l’article du jour, nous nous concentrerons sur cette partie :
Et plus spécialement sur…
Adam Smith
Commençons par le commencement, vous avez normalement dû tous entendre parler du fameux “Adam Smith”. Nous n’allons pas nous étayer sur sa vie, mais plutôt sur ses théories.
Pour lui, la richesse des nations est l’ensemble des produits qui embellissent la vie et la nation entière, donc toutes les classes et leurs consommations. L’or et l’argent ne sont pas synonymes de richesse, mais simplement des instruments d’échange.
Cette vision de la monnaie a été introduite par Aristote durant l’antiquité dans le livre “Éthique à Nicomaque”.
J’ai trouvé quelques passages intéressants dans ce livre (vous le trouverez en intégralité à ce lien) à propos de la monnaie, et je trouve ça pertinent de les noter ici :
En effet, ce n'est pas entre deux médecins que naît une communauté d'intérêts, mais entre un médecin par exemple et un cultivateur, et d'une manière générale entre des contractants différents et inégaux qu'il faut pourtant égaliser. C'est pourquoi toutes les choses faisant objet de transaction doivent être d'une façon quelconque commensurables entre elles. C'est à cette fin que la monnaie a été introduite, devenant une sorte de moyen terme, car elle mesure toutes choses et par suite l'excès et le défaut, par exemple combien de chaussures équivalentes à une maison ou à telle quantité de nourriture. Il doit donc y avoir entre un architecte et un cordonnier le même rapport qu'entre un nombre déterminé de chaussures et une maison (ou telle quantité de nourriture), faute de quoi il n'y aura ni échange ni communauté d'intérêts ; et ce rapport ne pourra être établi que si entre les biens à échanges il existe une certaine égalité. Il est donc indispensable que tous les biens soient mesurés au moyen d'un unique étalon, comme nous l'avons dit plus haut. Et cet étalon n'est autre, en réalité, que le besoin, qui est le lien universel (car si les hommes n'avaient besoin de rien, ou si leurs besoins n'étaient pas pareils, il n'y aurait plus d'échange du tout, ou les échanges seraient différents) ; mais la monnaie est devenue une sorte de substitut du besoin et cela par convention, et c'est d'ailleurs pour cette raison que la monnaie reçoit le nom de νοµισµα, parce qu'elle existe non pas par nature, mais en vertu de la loi (νοµος), et qu'il est en notre pouvoir de la changer et de la rendre inutilisable. Il y aura dès lors réciprocité, quand les marchandises ont été égalisées de telle sorte que le rapport entre cultivateur et cordonnier soit le même qu'entre l'œuvre du cordonnier et celle du cultivateur.
Aristote, Ethique à Nicomaque, page 114.
C’est un passage intéressant que j’ai souligné, mais j’ai également trouvé une synthèse à ce lien. Je trouve ça fascinant à quel point l’homme réfléchi à l’économie et à la monnaie depuis autant de temps !