Vous avez probablement eu des cours d’économie, peut-être il y a longtemps, peut être plus récemment, mais je n’ai aucun doute sur la nécessité de faire une piqûre de rappel concernant les principaux indicateurs économiques.
En temps qu’investisseur, nous avons bien sous tendance à les sous estimer, ce qui a valu à pas mal d’intervenants (incluant moi) à être assez surpris de la résilience des marchés durant l’année 2023.
Ce que nous allons voir aujourd’hui :
👉🏼 Les différents types d’indicateurs
👉🏼 Les indicateurs les plus importants, que nous allons étudier en détail
👉🏼 Enfin pour terminer, le site sur lequel vous pourrez trouver toutes ces informations, facilement.
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Commençons par classer les différents indicateurs économiques que nous avons à notre disposition.
Les indicateurs avancés
Ces indicateurs mesurables permettent de déceler les signes avant-coureurs d'un changement de direction de l'économie ; leur utilité réside dans le fait d’anticiper les tendances futures.
Prenons l'exemple d'un dirigeant d'entreprise :
Vous êtes gérant d’une société de construction de maison. En tant que bon gérant, vous consultez régulièrement les données économiques liées au secteur de l’immobilier, comme le nombre de permis de construire ayant été délivrés, la courbe des taux pour savoir si le coût du crédit pèsera sur les investissements immobiliers… Ces informations vous permettent de prendre des décisions stratégiques pertinentes pour son entreprise.
Les investisseurs doivent également utiliser les indicateurs avancés pour guider leurs portefeuilles. En analysant le marché du logement, les ventes au détail ou encore le nombre de créations d'entreprises, ils peuvent avoir une vue d’ensemble sur l’économie et s’en servir à leur avantage.
Les dernières personnes qui se servent de ces indicateurs, c’est bien les banquiers centraux, pour qui ils sont un véritable guide. D’ailleurs, quand des chiffres économiques tombent, les investisseurs se demandent tout autant ce que ça signifie pour l’économie que pour les banquiers centraux (marché libre n’est ce pas ?).
Ce qui donne souvent lieu à des situations “bad news is good news”, ou inversement.
🤓 Prenons un exemple récent. Nous avons eu une période de hausse des taux ayant pour but de ralentir l’économie, et surtout l’inflation.
Parfois, le chômage baissait, ce qui est une bonne nouvelle non ? Eh bien non, car les intervenants se disaient “mince, le marché de l’emploi est toujours aussi tendu, donc les banquiers centraux vont continuer leur hausse des taux, ce qui est une mauvaise nouvelle”, et le marché était vendu.
Ceci étant dit, voyons désormais les principaux indicateurs économiques avancés :
1. Indice des directeurs d'achats (PMI)
Surveille les tendances dans les secteurs manufacturiers et des services.
Donne une indication sur la croissance du PIB d'un pays.
2. Commandes de biens durables
Mesure l'activité industrielle dans le secteur des biens durables.
Indique l'état de la chaîne d'approvisionnement.
3. Indice de confiance des consommateurs (ICC)
Interroge les consommateurs sur leurs perceptions de l'économie.
Si les consommateurs n’ont pas confiance dans la santé de l’économie pour les prochains mois, ils vont être réticents à consommer, et vont plutôt avoir tendance à épargner.
4. Demandes d'allocation-chômage
Indique la santé de l'économie.
Augmentation = affaiblissement de l'économie.
Diminution = croissance des entreprises et embauches.
5. Courbe de rendement :
Écart entre les rendements du Trésor à court et long terme. (US10Y-US02Y)
Écart de taux sur les obligations de sociétés de première qualité (Investment Grade).
Courbe inversée = possible récession.
Les indicateurs retardés
En économie, les indicateurs retardés ne prédisent pas les changements économiques, mais les confirment après qu'ils se sont produits.
Vous allez donc me poser la question : à quoi bon regarder des indicateurs sur des informations qui appartiennent déjà au passé ?
Confirmation des tendances : Ils confirment si une tendance économique observée dans les indicateurs avancés se concrétise.
Réduction de la volatilité : Ils sont moins volatils que les indicateurs avancés, ce qui permet d'avoir une vision plus claire des tendances à long terme.
Validation des signaux : Ils permettent de valider si un changement observé dans les indicateurs avancés est réel ou non.
Quels sont les indicateurs économiques retardés ?
1. Taux de chômage
Indique l'état du marché du travail après un changement économique.
Une croissance régulière du chômage peut faire craindre la récession.
2. Bénéfices des entreprises
Montrent la performance des entreprises après un changement économique.
Une baisse des bénéfices peut indiquer une baisse de la demande.
3. Coût de la main-d'œuvre par unité de production
Indique l'évolution de la productivité.
Une augmentation du coût de la main-d'œuvre peut indiquer une inflation.
5. Produit intérieur brut (PIB)
Mesure la croissance économique après qu'elle s'est produite.
Un PIB négatif sur deux semaines consécutives indique une récession.
6. Indice des prix à la consommation (IPC)
Indique l'évolution des prix (inflation ou déflation).
Une augmentation de l'IPC peut faire craindre une hausse des taux, donc un ralentissement de l’économie.
7. Balance commerciale (BOT)
Montre la différence entre les exportations et les importations d'un pays.
Un déficit commercial peut indiquer une faiblesse de l'économie.
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Graphique sur les sujets d’actualités, tirés des rapports institutionnels.
En tant qu’intervenant particulier, il est probable que vous n’ayez ni le temps, ni l’envie de suivre tous les chiffres économiques qui tombent quotidiennement.
Qu’on se le dise, toutes ces données sont importantes.
Mais pour moi, il y en a surtout 3 à prendre en compte plus que les autres :
Le PIB (et sa variation)
Le chômage
L’inflation
Le PIB, vous en entendez parler partout. C’est probablement l’indicateur économique le plus utilisé.
Il a pour but de mesurer la production totale d’une économie nationale durant une période donnée. Il prend en compte de nombreuses choses, car il est la somme de la consommation privée, des investissements, des dépenses publiques et des exportations nettes d'un pays (ou des exportations moins les importations).
Beaucoup utilisent également le PIB réel (ou real GDP), qui est le PIB mais corrigé de l’inflation ; ce qui permet de mesurer les changements dans la production plutôt que les changements dans les prix des biens et des services.
Il est utile pour comparer les économies nationales par tailles, comme le fait annuellement l’excellent site VisualCapitalist :
Ce qui compte pour le PIB, c'est surtout sa croissance sur une base annuelle ou trimestrielle.
On considère qu'une économie est en récession lorsqu'elle réalise deux trimestres de croissance négative consécutifs.
Plus récemment, c'est un des indicateurs qui a permis aux marchés US d'être aussi résilient. Certes les taux sont élevés, mais l'inflation baissait, le chômage se maintenait à un niveau bas et surtout, la croissance était toujours élevée.
Le chômage est une mesure économique clé, car il indique la capacité ou non des travailleurs à obtenir un emploi et contribuer à la productivité au sein de l’économie. Plus de chômeurs → Moins de production économique totale.
Les chômeurs doivent pouvoir au moins subvenir à leurs besoins pendant leur période de chômage. Une économie avec un chômage élevé à une production plus faible sans diminution proportionnelle des besoins en biens de consommation (nourriture, eau, produits du quotidien de manière générale).
Un chômage élevé peut signaler des graves difficultés au sein d’une économie.
À l’inverse, un taux de chômage très faible peut indiquer une économie en surchauffe. Certes, la production est maximisée, mais cela peut également causer des pénuries de main-d’œuvre, une envolée des salaires et donc une augmentation de l’inflation.
On distingue 4 grands types de chômage :
Le chômage frictionnel est naturel et de courte durée ; il survient généralement lorsqu’un individu quitte son emploi et doit en retrouver un autre, ou quand un étudiant fini ses études et doit chercher un travail. Il est souvent de court terme, et il n’est pas problématique.
Le chômage cyclique est lié aux cycles économiques. Il augmente pendant les périodes de récession et diminue pendant les périodes de croissance économique.
Le chômage structurel est lié aux changements technologiques. Pour prendre un exemple très actuel ; l’intelligence artificielle pose un risque vis-à-vis du chômage structurel.
Le chômage institutionnel est lié aux facteurs institutionnels, politiques. Les politiques gouvernementales, comme par exemple un salaire minimum élevé à tendance à augmenter le chômage.
Pour être mesuré, aux USA, le gouvernement utilise des recensements, des enquêtes où le nombre de demandes d’assurance chômage.
Le taux de chômage officiel est défini officiellement par la BLS (Bureau of labor statistics), comme le nombre total de chômeurs en pourcentage de la population active civile.
Enfin l’inflation, qui a reçu tous les projecteurs ces dernières années. L’inflation vise à mesurer l’impact des variations de prix sur un ensemble diversifié de produits et de services.
Les prix augmentent, ce qui signifie qu’une unité de monnaie permet d’acheter moins de biens et de services. Cette perte de pouvoir d’achat a un impact sur les dépenses des consommateurs, qui conduit à un ralentissement de la croissance économique.
Qu’est-ce qui cause l’inflation ? Plusieurs théories se confrontent, et je n’ai pas envie d’ouvrir le débat au cours de cet article. Mon opinion reste que l’inflation est une résultante d’une croissance de la masse monétaire plus élevée que la croissance économique, et d’autres facteurs comme des tensions sur les chaînes d’approvisionnement, ou l’envolée des coûts de l’énergie.
🤓 Pour ceux que ça intéresse, j’ai un excellent papier sur l’inflation, expliquant qu’à la suite de la conquête espagnole des Aztèques et des Incas, les quantités massives d’or et d’argent ayant afflué dans les économies européennes ont dévalué la monnaie.
Bref, il existe plusieurs mesures de l’inflation.
L’IPC (indice des prix à la consommation), qui examine la moyenne pondérée des prix d’un panier de biens et de services répondant aux principaux besoins des consommateurs. Cela comprend les transports, la nourriture, le médical…
L’IPP (indice des prix à la production), qui examine la variation moyenne des prix de vente reçus par les producteurs de biens et services intermédiaires. Il marque une différence avec l’IPC, qui prend en compte le prix payé par le consommateur, et non le producteur.
L’indice des prix de gros (WPI), est un équivalent de l’IPP pour d’autres pays que les USA.
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J’ai longtemps cherché à avoir ces informations pour tous les pays du monde de manière simple et centralisée.
J’ai trouvé mon bonheur sur site de Koyfin :
Vous pourrez trouver en rouge les informations liées au PIB (GDP en anglais) et à l’inflation (CPI en anglais). En bleu, vous trouverez des informations sur la politique monétaire, et le coût de l’emprunt. Enfin en orange, vous trouverez le taux de chômage.
L’avantage de Koyfin en l’occurrence, c’est qu’il centralise ces données par pays au sein d’un tableau, ce qui rend la recherche bien moins fastidieuse que de devoir les chercher individuellement pour chaque pays.
Lien du site (affilié) : Koyfin.
Vous n’avez pas besoin d’un abonnement payant pour avoir accès à ces données. Créez simplement un compte, et vous trouverez ces informations dans la barre latérale.
Voilà pour l’article du jour sur les quelques bases des indicateurs économiques. Encore une fois, en tant qu’intervenant sur les marchés, ils sont prépondérants et vous devriez les surveiller sur une base régulière, pour les pays dans lesquels vous êtes investis.
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