Bienvenue dans The Macronomist pour un article un peu particulier ce jeudi, en ce qu’il traite d’un sujet à mi-chemin entre le social (en ce qu’il s’agit d’un vrai sujet de société) et l’économie.
L’équipe de The Macronomist s’agrandit avec mon arrivée. Premier point d’importance, je laisse les graphiques improbables, les lettres grecques et les explications sur les options à Kolepi et viens donc de mon côté vous apporter un éclairage sur ce qui touche à la régulation, les cryptomonnaies et le droit bancaire, domaine dans lequel j’ai baigné pendant 10 ans. En espérant que ces nouveaux contenus (n’oublions pas le Podcast qui vient de sortir également) vous plairont !
Mais trêve de bavardage et revenons à notre sujet : la raréfaction des espèces.
Comme l’indique le titre de l’article, nous partirons d’un constat global et essaierons d’envisager ce que cela signifie pour le futur et quelles sont les opportunités que nous pouvons potentiellement en tirer.
Si vous avez la chance de voyager un peu, vous avez certainement dû remarquer que tous les pays du monde n’ont pas la même approche et la même philosophie vis-à-vis des moyens de paiement.
Certains sont entrés pleinement dans l’ère du paiement numérique et leurs citoyens paient de moins en moins avec de l’argent liquide. C’est le cas par exemple en France, au Royaume-Uni et en Australie.
De l’autre côté, certains pays comme l’Allemagne ou le Japon accordent encore beaucoup d’importance au cash et il est parfois même encore impossible de payer par carte dans certains commerces dès que vous sortez des grandes villes.
De cette réflexion un peu abrupte, il est possible de tirer plusieurs enseignements tant d’un point de vue politique que financier en prenant un peu de recul.
Premièrement, cette disparition programmée du cash dans les pays occidentaux n’est pas systématiquement perçue avec le sourire. Il existe en France comme au Royaume-Uni de nombreuses personnes qui estiment que la disparition de l’argent liquide va poser plusieurs problèmes :
de surveillance d’abord avec la montée des monnaies numériques de banque centrale (nous y reviendrons) et l’instauration d’un système de surveillance globalisée semblable à ce qui existe en Chine ;
Financier ensuite puisque l’utilisation de la carte bancaire fait peser sur les commerçants des frais supplémentaires qu’ils répercutent en haussant le prix de leurs produits ;
D’inclusion sociale enfin puisque ces nouveaux systèmes de paiement font peser sur les moins aisés un réel risque d’exclusion de la société.
Rien d’étonnant à ce que bitcoin soit utilisé massivement dans les pays dans lesquels la population est naturellement moins bancarisée et cherche des alternatives à un système centralisé auquel elle n’a de toute façon pas facilement accès.
En Australie, les citoyens font face à une vraie volonté du gouvernement de mettre fin au cash et essaient de se mobiliser pour montrer leur mécontentement. Une réaction qui n’a rien d’étonnant lorsqu’on sait que la majorité des distributeurs d’argent liquide (60%) ont disparu dans le pays en seulement trois ans.