Bonjour à tous et toutes. La genèse de cet article part d’un constat simple : la natalité baisse dans le monde. Et il semble ne pas s’agir d’un phénomène isolé ou réservé à l’occident. Quelles en sont les causes ? Quelles peuvent en être les conséquences ?
C’est ce que nous allons voir dans le grand dossier de cette semaine. Au programme :
👉🏼 La situation française.
👉🏼 Japon, le cas d’école.
👉🏼 Quelles conséquences pour le pays ?
👉🏼 L’Afrique, une situation différente ?
👉🏼 Le libéralisme en tant que cause ?
👉🏼 Quelles incidences économiques ?
👉🏼 Le ratio de dépendance
👉🏼 Le mythe de la hausse de l’espérance de vie.
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Commençons par nous regarder un peu le nombril avant d’élargir notre horizon d’analyse. Quelle est donc la situation en France ?
Dans son discours de début d’année 2024, Emmanuel Macron a annoncé qu’il allait falloir procéder à un véritable “réarmement démographique”. Le Chef de l’Etat continue de filer la métaphore guerrière. Après la guerre contre le COVID, voilà qu’il faut réarmer le lit des Français. L’histoire nous dira lequel de ces combats est le plus dangereux.
Mais pourquoi tient-il de tels propos ?
En 2023, 678 000 bébés sont nés en France. Il s’agit d’un nouveau record de baisse des naissances depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Le rapport de l’INSEE sur le sujet fait état de 6,6% de baisse depuis 2022.
Cette statistique est effrayante en ce qu’elle permet d’anticiper une raréfaction des personnes actives et une augmentation drastique du nombre de seniors, ce qui met en péril nos modèles dits “de répartition”. La baisse de nombre de Français actifs aura également une incidence sur la production et l’économie du pays. Nous y reviendrons un peu plus bas.
Cette baisse de naissance s’inscrit dans une tendance démographique de fond. En effet, les femmes ont leur premier enfant de plus en plus tard. L’âge moyen du premier accouchement est aujourd’hui de 31 ans alors qu’il était à 24 ans il y a cinquante ans. Un phénomène qui touche tout le continent européen.
Comment expliquer ce report de calendrier ?
Il ne vous aura pas échappé que certaines choses ont changé depuis les années soixante-dix. Les femmes se sont mises à faire des études de plus en plus longues et à compter sur elles-mêmes pour assurer leur avenir. Un progrès social qu’il n’est pas question de contester ici. Il est simplement normal qu’une femme qui sorte de la fac à bac+5 puis qui commence dans la vie professionnelle entre 23 et 25 ans n’envisage pas de faire son premier enfant avant d’avoir acquis une certaine expérience professionnelle.
En sorte, les femmes (comme les hommes) souhaitent capitaliser sur leurs acquis et leurs formations afin d’assurer leur avenir.
Personne ici ne les en blâmera, mais cette évolution sociétale majeure pose tout de même quelques questions.
Est-il viable pour un pays d’avoir une population féminine qui, parce qu’elle travaille plus, enfante moins ? Donc qui donne naissance à moins de nouveaux petits travailleurs et travailleuses ? Vaste question. Si la réponse est positive sur le court terme (hausse du nombre d’actifs du fait de l’intégration des femmes au marché du travail), elle l’est moins sur le long terme (baisse des naissances et chute du renouvellement de la population dans son ensemble).
Mais assez parlé de ce qu’il se passe chez nous. Allons chercher un peu d’exotisme en Asie.
Si un pays dans le monde connaît une baisse plus qu’inquiétante de sa natalité, c’est le Japon.
Quelques chiffres pour mieux comprendre ce graphique. Afin de maintenir une population stable, le nombre d’enfants par femme doit se situer à 2,10. Au japon, ce chiffre n’est aujourd’hui plus que de 1,26 et continuer de décliner.
La population japonaise qui est aujourd’hui de 125 millions de personnes et si le pays ne trouve pas une solution, elle devrait être de seulement 87 millions de Japonais en 2070, dont l’immense majorité sera constituée de seniors.
Les autorités ont conscience de l’urgence de la situation et vont tenter de mettre en place des politiques d’aides afin de dynamiser la natalité dans le pays. À ce stade, rien ne permet de déterminer si cela sera suffisant mais nous suivrons les chiffres avec attention. Il est maintenant temps de se pencher sur les conséquences.