Bienvenue dans ce second épisode du Macroscope, l’article qui revient sur l’ensemble de l’actualité de la semaine. Comme toujours dans ce format, nous allons commencer par un résumé de l’actualité économique et politique (accessible aux abonnés gratuits) avant de plonger plus en détail dans les marchés financiers avec le market point (pour les abonnés premium).
Nous en parlions la semaine dernière, des dissensions se sont fait jour au sein de la BCE quant à la conduite à mener vis-à-vis des taux directeurs. Si tous les membres de la BCE ne partagent pas le même avis, au niveau des banques centrales de chacun des États européens, il semble en revanche y avoir consensus sur la nécessité de baisser les taux.
Même si nous sommes souvent critiques ici vis-à-vis de la BCE, il faut noter que cette position attentiste n’est pas surprenante. La Banque Centrale Européenne tient à tout prix à éviter de baisser les taux trop rapidement pour ne pas rallumer la flamme du feu inflationniste.
Reste que le marché se montre toujours optimiste quant à une baisse de taux dans la première moitié de l’année 2024. Je ne pense (au contraire) personnellement pas que celle-ci aura lieu au cours du premier semestre, surtout en Europe.
Comme toujours, qui vivra verra.
Vous vous en souvenez peut-être (j’espère) mais l’année dernière aura été marquée par la faillite de plusieurs banques. Le Crédit Suisse qui traînait une situation financière très délicate depuis de nombreuses années a fini par disparaître en étant racheté par UBS. Tandis qu’aux Etats Unis la Silicon Valley Bank (SVB) était victime de la forte remontée des taux obligataires. Cette dernière a généré des demandes de retraits de fonds importantes de la part des clients de l’établissement qui ne pouvait pas y répondre, ayant placé sa trésorerie dans des obligations désormais moins rémunératrices que celles qui arrivaient sur le marché. Une gestion du risque que l’on qualifiera de … Problématique, pour rester poli.
Cela étant dit, de nombreuses banques américaines et européennes sont assises sur des pertes potentielles importantes liées, notamment à la baisse du secteur de l’immobilier commercial (ou de bureaux).
Or, c’est dans les banques américaines de taille modeste que se concentrent la plupart des prêts immobiliers commerciaux. Cela s’explique simplement par le fait que ce type de crédit est fortement lié à la connaissance géographique du tissu économique local et régional. Les banques locales sont donc les plus à même d’évaluer et d’accorder ce type de financements.
Il semble même que ces difficultés commencent à affecter l’Europe. Le 7 février, la Deutsche Pfandbriefbank (banque allemande, vous l’aurez deviné) a surpris la place bancaire en annonçant une augmentation de ses provisions pour pertes du fait de la dépréciation de l’immobilier commercial.
Affaire à suivre, mais le maintien de taux élevés ne risque pas d’arranger la situation.
Nous avions discuté des tensions sur l’immobilier commercial il y a 1 an, lors de l’article suivant :
Pas besoin de vous faire un dessin sur ce qui se passe dans le monde actuellement. Entre la guerre en Ukraine qui s’éternise et le conflit qui oppose Israël et le Hamas… On a connu mieux.
Rappelons que l’Europe (qui est plus efficace pour distribuer son argent que réellement bien l’utiliser) vient de décider d’allouer une aide de 50 milliards d’euros à l’Ukraine pour la période 2024-2027.
La société OpenAI, connue pour avoir créé ChatGPT, a dépassé les 2 milliards de dollars de revenus en décembre 2023. Elle pense pouvoir doubler cette statistique en 2025, avec l’explosion de l’intêret envers l’IA de la part des entreprises.
Une telle croissance la place dans les entreprises ayant connu la croissance la plus rapide de l’histoire des entreprises technologiques.
Microsoft s'est engagé jusqu'à 13 milliards de dollars pour soutenir l’entreprise.
Sa croissance et sa valorisation s’envolent… Mais l’entreprise n’est toujours pas rentable ; les coûts des infrastructures sont gargantuesques. L’entreprise aura besoin de temps et de (beaucoup) d’argent pour espérer un jour être rentable.
Les marchés financiers chinois ont pris un sacré coup dernièrement. Depuis le pic de 2021, ils ont perdu presque 7 000 milliards de dollars, soit environ un tiers de leur valeur.
Les investisseurs étrangers et locaux commencent sérieusement à douter des capacités du gouvernement chinois à garder l'économie sur pied, tandis que la crise immobilière s’intensifie.
Le président Xi Jinping peine à trouver des solutions, et son obsession pour le contrôle inquiète les investisseurs.
Et voilà qui marque la fin de cette petite semaine d’actualité. Pas de nouvelles majeures mais nous suivons le déroulé des évènements avec attention. Nous aurions pu évoquer la situation de l'Allemagne mais celle-ci nous semble mériter un article dédié qui arrivera dans les prochaines semaines.
Nous allons désormais passer au Market Point, le rendez-vous hebdomadaire où nous analysons le marché plus en détail.
Ici, nous aimons les margins calls, les données financières et les CDS ; bienvenue dans le Market Point.