Après avoir discuté d’Adam Smith il y a deux semaines, nous poursuivons notre voyage au cœur de l’économie dans ce nouvel article, consacré à David Ricardo. Bien que moins connu que le premier, il est une figure emblématique de la pensée économique classique, laissant une empreinte indélébile sur sa discipline.
Nous explorerons au cours de cet article ses idées et l’héritage qu’elles ont laissés.
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David Ricardo est un économiste, agent de change, député et philosophe britannique, née en 1772.
Son père travaille à la Bourse de Londres, et il le suit dans son travail dès ses 14 ans. Il y apprend les fondamentaux de l’économie et de la finance.
Il rejette le judaïsme orthodoxe, religion que lui a enseignée sa famille, et part épouser une quaker (mouvement religieux fondé par des dissidents de l’Eglise anglicane), sa mère ne lui parlera plus jamais.
C’est ce qu’il l’a forcée à se mettre très vite à son compte, et il deviendra agent de changes. Il écrira durant cette période quelques articles sur les problèmes monétaires des guerres napoléoniennes, qui seront publiés dans le Morning Chronicles.
Nous pouvons dire qu’il est également un partisan de l’économie autrichienne ; il publia en 1811 un essai nommé “Essai sur le haut prix du lingot : preuve de la dépréciation des billets de banques”. Il développe une thèse selon laquelle l’excès d’émission de billets aurait contribué à déprécier la devise anglaise.
En 1817, il publie son œuvre la plus connue : “Des principes de l’économie politique et de l’impôt”, qu’il modifiera à deux reprises. Ce dont nous allons discuter au cours de cet article, ce sont essentiellement des notions dont David Ricardo a parlé dans ce livre.
Maintenant que les présentations sont faites, allons explorer trois principales idées que David Ricardo a laissé.
Ricardo, prenant en compte les œuvres récentes d’Adam Smith, distingue la valeur d’usage (l’utilité) et la valeur d’échange.
Voilà ce qu’il écrit :
Les choses, dit encore Adam Smith, qui ont le plus de valeur d’utilité n’ont souvent que fort peu ou point de valeur échangeable ; tandis que celles qui ont le plus de faveurs échangeables ont fort peu ou point de valeur d’utilité. » L’eau et l’air, dont l’utilité est si grande, et qui sont même indispensables à l’existence de l’homme, ne peuvent cependant, dans les cas ordinaires, être donnés en échange pour d’autres objets. L’or, au contraire, si peu utile en comparaison de l’air ou de l’eau, peut être échangé contre une grande quantité de marchandises.
Des principes de l’économie politique et de l’impôt, chapitre 1, David Ricardo.
Il distingue également les biens non reproductibles des biens reproductibles, c’est-à-dire qu’il est possible de manufacturer.
Son opinion diverge de celle d’Adam Smith, pour qui la valeur d’une marchandise se mesurait par la quantité de travail qu’elle demandait. Il est intéressant de voir qu’il prend en compte l’investissement nécessaire pour arriver aux objectifs d’un travail.